DELFOSSE, GEORGES (baptisé Marie-Joseph-Georges Delfausse), peintre, illustrateur et professeur, né le 8 décembre
1869 à Saint-Henri-de-Mascouche (Mascouche, Québec),
fils de Melaine Delfausse, agent seigneurial et maître
de poste, et de Josephine Mount ; le 14 mai 1908, il
épousa à Montréal Aline Contant, fille d’Alexis Contant*, et ils eurent trois filles et un fils ; décédé le 22
décembre 1939 à Montréal.
En 1882, la famille de Georges Delfosse quitte
Saint-Henri-de-Mascouche pour s’installer à Montréal, où
Georges étudie à l’école Saint-Jacques et au collège de
Saint-Laurent. Devant le talent artistique manifeste du
jeune homme, son oncle, le médecin Philippe Edmond
Mount, l’inscrit à des cours de dessin donnés par l’abbé
Joseph Chabert* à l’Institut national des beaux-arts, sciences, arts et
métiers et industries. En avril 1885, la participation
de Delfosse à l’exposition de l’établissement est
remarquée. Comme l’indique son premier carnet de
commandes, ce dernier commence à obtenir des contrats en
juin de cette année-là. Il poursuit ses études au
Conseil des arts et manufactures de la province de
Québec, où il prend des leçons de Louis-Philippe Hébert* et d’Edmond Dyonnet, et à l’Association des arts de
Montréal, dirigée par le peintre William Brymner* qui lui enseigne également.
Le 27 septembre 1890, le Monde illustré rapporte la participation de Delfosse
à l’Exposition des beaux-arts à Montréal. Le jeune
artiste y est présenté comme un peintre au talent
prometteur qui « réussira certainement à attirer
l’attention sur son nom ». Pour Delfosse, l’année 1890
marque le début d’une fructueuse activité de peintre
religieux avec l’exécution d’une toile pour l’église de
Saint-Henri-de-Mascouche. Tout au long de sa carrière,
Delfosse fera des tableaux pour de nombreuses autres
églises, principalement au Québec (dont trois pour
l’église Saint-Louis-de-France à Montréal, détruite par
le feu en janvier 1933), mais aussi en Ontario et aux
États-Unis. En 1891, trois de ses tableaux, dont un
portrait de son oncle médecin, sont primés à
l’Exposition provinciale de Montréal. En juin 1896, la
réalisation du portrait de Wilfrid Laurier* – qui devient premier ministre du Canada le 23 du même
mois – consacre ses talents pour ce genre pictural :
selon Delfosse, qui l’écrit dans son premier carnet de
commandes, l’exposition de l’œuvre dans les bureaux du
journal le
Soir, du 17 juin au 2 juillet, attire au
delà de 50 000 personnes. Le tableau sera ensuite exposé
à la Société des arts du Canada à Montréal jusqu’en
décembre.
En 1900, Delfosse crée la Société canadienne de portraits
et de tableaux à l’huile ; à l’atelier qu’il nomme l’Art
national, il offre ses services de portraitiste au grand
public en proposant des modalités de paiement souples.
Son premier carnet de commandes, qui se termine en 1905,
témoigne de la popularité de cette entreprise dès le
début du xxe siècle. Parmi ses portraits de personnages illustres
figurent notamment ceux d’Édouard VII, de sir Lomer Gouin* et de sir Alexandre Lacoste*, exécutés respectivement en 1902, 1923 et 1928–1931.
L’artiste s’est aussi adonné à l’illustration. En 1899,
ses dessins paraissent dans Femmes rêvées d’Albert Ferland*, en 1900, dans Florence de
Rodolphe Girard et, en 1907, dans la deuxième édition
de Contes vrais de Pamphile Le May*.
Le 15 mai 1908, Delfosse et Aline Contant, qui viennent de
se marier, partent en voyage de noces vers l’Europe. Le
peintre en profite pour parfaire sa formation à Paris,
en fréquentant l’atelier du maître Léon Bonnat et en
suivant les cours du peintre d’origine russe Alexei
Harlamoff. Il travaille sur les sept tableaux d’histoire
qui orneront les bas-côtés de la cathédrale de Montréal.
Le couple, qui a habité rue de Beaune dans la ville
lumière, rentre à Montréal après un séjour de sept mois.
En 1910, Delfosse réalise le tableau commémoratif du
Congrès eucharistique international de Montréal. Sa
toile, intitulée la Bénédiction de Montréal, est
reproduite, sous forme de gravure, par la
Patrie qui la distribue à ses abonnés.
Delfosse a alors atteint une renommée certaine et
rejoint un vaste public. Plusieurs élèves suivent, en
atelier, ses cours de dessin et ses leçons sur le motif.
L’artiste enseigne aussi le dessin à sa jeune cousine,
Rita Mount, qui en 1920 peindra pour lui les tableaux
pour les églises Sainte-Madeleine (à Rigaud) et
Saint-François-Xavier (à Renfrew, en Ontario). Il initie
également au dessin et à la peinture sa fille Madeleine,
qui deviendra artiste peintre, et sa femme. De 1911 à
1917, il a entre autres comme élève d’atelier le jeune
peintre Rodolphe Duguay*. En retour des leçons, Duguay brosse les tableaux de son
maître, lui sculpte des cadres et l’accompagne dans les
nombreux travaux qu’il effectue dans des églises,
notamment sous la direction du décorateur et peintre
Toussaint-Xénophon Renaud. Parmi les élèves de Delfosse
se trouvent aussi les peintres Narcisse Poirier, Émile
Vézina et Olivier Beaulieu, ainsi que l’architecte
Ludger Venne, qui s’illustreront par leur art.
En mai 1914, Delfosse va de nouveau en Europe. Avec sa
femme et ses enfants, il se rend à Paris, où il réalise
six des tableaux destinés à l’église du
Très-Saint-Nom-de-Jésus à Montréal. Les Delfosse
habitent quai de la Tournelle, angle de la rue de
Pontoise, et le peintre dispose d’un atelier rue
Visconti. En août, forcé de revenir au pays à cause de
la Première Guerre mondiale, Delfosse est l’objet, au
Havre, d’une mésaventure qu’il raconte dans ses notes de
voyage. On le surprend en train de faire l’esquisse du Chicago, bateau qui
doit les ramener, lui et sa famille, en Amérique. Arrêté
comme présumé espion, il est relâché assez rapidement
pour ne pas manquer le départ. Le 23 août, les Delfosse
débarquent à New York puis, de là, rentrent à Montréal.
En mars et en avril 1917, à la Bibliothèque Saint-Sulpice
à Montréal, Delfosse tient une exposition sur le thème
du Vieux-Montréal qui marquera sa carrière et l’ensemble
de son œuvre : la Maison de Gédéon de Catalogne [Gédéon
(de) Catalogne*], la
Vieille Église Notre-Dame et la Rue Saint-Amable figurent parmi les 55 toiles
exposées. Delfosse, surnommé ultérieurement le peintre
du Vieux-Montréal, accorde moins d’importance à
l’esthétique d’un lieu qu’à son histoire. À l’aide des
conseils de l’archiviste Édouard-Zotique Massicotte*, il s’applique à représenter des sites anciens, méconnus
ou disparus.
Durant plus de 30 ans, Delfosse demeure dans la rue
Sherbrooke. En 1924, il s’y fait construire par Venne,
son ancien élève, une maison avec atelier qu’il habitera
une douzaine d’années. Dans cette résidence qui témoigne
d’une certaine aisance financière, il tient à l’occasion
des expositions de ses œuvres (notamment en octobre
1925). Il aurait vraisemblablement été victime en 1932
d’un grave accident de voiture dont il ne se serait
jamais remis. Sa dernière commande date de mars 1933.
La production de Delfosse, de plus de 3 000 œuvres, est
diversifiée : tableaux, fresques, murales, pastels,
aquarelles, gravures, dessins, portraits, grandes
compositions religieuses, paysages ruraux et urbains.
Elle témoigne de la capacité particulière qu’a
développée l’artiste pour mettre la lumière en valeur.
C’est ainsi, comme le rapportera Denise Brosseau,
« qu’il passera des couleurs plutôt froides à des tons
chauds d’une grande luminosité. Des tons sombres,
empruntés à ses tableaux religieux, jaillira souvent un
clair de lune, une lumière discrète à la fenêtre. »
L’héritage artistique de Delfosse est donc considérable.
Dans les années 1980, deux expositions d’importance
rendront hommage à son œuvre. La première, sur le thème
du Vieux-Montréal, se déroule dans la métropole durant
les mois de juillet et août 1983. Une exposition
rétrospective se tient à Mascouche du 27 au 29 octobre
1989. Plusieurs musées (tels que le Musée McCord
d’histoire canadienne à Montréal et le Musée des
beaux-arts du Canada à Ottawa) et organismes divers (la
ville de Montréal et l’entreprise Power Corporation du
Canada, par exemple) possèdent des toiles de Delfosse.
La plus grande partie de ses œuvres se trouve cependant
au Musée national des beaux-arts du Québec, qui dispose
également d’un fonds d’archives à son sujet. Deux rues
sont nommées en son honneur dans la province : l’une à
Terrebonne (1997) et l’autre dans l’arrondissement
Saint-Laurent (2010) à Montréal.
Qualifié de « mercenaire de son art » par Mgr Olivier Maurault*, Georges Delfosse n’en a pas moins produit des œuvres
connues et reconnues de leur temps, qui ont ensuite pris
leur place dans le patrimoine artistique canadien. En
outre, comme le peintre le confiait, en mai 1927, à la Revue populaire de
Montréal : « S’il se trouve des gens […] pour ne pas
reconnaître de valeur artistique à mes œuvres, personne,
en tout cas, ne leur peut contester leur valeur
historique et documentaire. »
En
collaboration avec Jean-Guy Dagenais
Arch. privées, Estelle Piquette-Gareau (Montréal),
Documentation diverse sur Georges Delfosse (carnet de
commandes de 1914 à 1933, notes de voyage, carnets de
croquis, cartes postales, coupures de journaux).— BAC,
R233-34, Québec, dist. L’Assomption (100), sous-dist.
Saint-Henri (B), div. 2 : 36 ; R233-35-2, Québec, dist.
L’Assomption (88), sous-dist. Mascouche (B) : 6.—
BAnQ-CAM, CE605-S17, 8 déc. 1869.— FD, Notre-Dame
(Montréal), 26 déc. 1939 ; Saint-Jacques-le-Majeur,
cathédrale [Saint-Jacques] (Montréal), 14 mai 1908.—
Musée national des beaux-arts du Québec (Québec), P005
(fonds Georges-Delfosse).— Le Devoir, 19 mars 1917 ; 23, 26
déc. 1939.— Le Monde
illustré (Montréal), 12 août, 9 sept. 1899 ;
9, 23 mars 1901.— Montreal Daily Star,
6 janv. 1940.— La Patrie,
20 août, 3 sept. 1910 ; 24 mars 1917 ; 7 oct. 1925 ; 21
nov. 1927.— Le Petit Journal (Montréal),
16 janv. 1949.— Le
Soir (Montréal), 29 juin 1896.— BAC,
« Bureaux et maîtres de poste » : www.bac-lac.gc.ca/fra/decouvrez/patrimoine-postal-philatelie/bureaux-maitres-poste/Pages/bureaux-maitres-poste.aspx (consulté le 11 oct. 2011).— Denise Brosseau, « Georges
Delfosse, illustrateur du Vieux Montréal : la collection
de l’hôtel de ville », Vie
des arts (Montréal), no 105 (hiver
1981–1982) : 41–43.— Georges Delfosse, le Canada héroïque : tableaux de la cathédrale de Montréal peints
par Georges Delfosse, 1908–1909, É.-J.
Auclair et Albert Ferland, édit. ([Montréal, 1910]).—
Rodolphe Duguay, Journal, 1907–1927, J.-G. Dagenais et al., édit.
(Montréal, 2002).— Albert Ferland, Femmes
rêvées (Montréal,1899).— Rodolphe Girard, Florence : légende historique, patriotique et
nationale (Montréal, 1900).— J.-É. Janelle,
« la Famille Delfosse », BRH,
46 (1940) : 360–363.— Serge Joyal et
al., Art
canadien, antiquités canadiennes : souvenirs historiques
provenant de successions et collections diverses dont
succession Georges et Madeleine Delfosse [...]
(Montréal, [1987]).— Karel, Dict.
des artistes.— Alfred Laliberté, les Artistes de mon temps, Odette Legendre, édit.
(Montréal, 1986).— Pamphile Le May, Contes
vrais (2e éd., Montréal,
1907).— Lévis Martin, Rodolphe
Duguay : pour une mystique du paysage ([Québec],
2004).— Olivier Maurault, Charles
De Belle et Georges Delfosse : à la mémoire de deux
peintres qui se sont éteints l’an dernier et dont la
disparition a été pour l’art de notre pays une grande
perte (Montréal, 1940) ; « Georges
Delfosse », SRC, Mémoires, 3e sér., 34 (1940), sect. i : 73–85.— M.-C. Mirandette et
André Vézina, Georges
Delfosse, peintre de Mascouche (Mascouche,
Québec, 1989).— Daphne Overhill, « Un concert intime :
Alexis Contant and Georges Delfosse » (texte
dactylographié, Ottawa, 1994 ; conservé à BAC).— Didier
Prioul et al., les Maîtres canadiens de la collection Power
Corporation du Canada : 1850–1950 ([Québec],
1989).— Prominent people of the province of Quebec,
1923–24 (Montréal, s.d.).—
Marc Renaud, Toussaint-Xénophon Renaud,
décorateur d’églises et artiste peintre : élève de
Napoléon Bourassa, disciple d’Édouard Meloche (Outremont
[Montréal], 2006).— La Vie culturelle à Montréal
vers 1900, sous la dir. de Micheline Cambron
([Montréal], 2005).— Le Vieux Montréal : exposition
historique par Georges Delfosse (catalogue
d’exposition, Bibliothèque Saint-Sulpice, Montréal,
1917).— Le Vieux Montréal vu par Georges Delfosse, Pierre
Laliberté et Bruno Harel, édit.
(catalogue d’exposition,
Montréal, 1983).
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DELFOSSE, GEORGES (baptized Marie-Joseph-Georges
Delfausse), painter, illustrator, and
teacher; b. 8 Dec. 1869 in Saint-Henri-de-Mascouche
(Mascouche), Que., son of Melaine Delfausse, a
seigneurial agent and postmaster, and Josephine Mount;
m. 14 May 1908 Aline Contant, daughter of Alexis Contant*, in Montreal, and they had three daughters and
one son; d. there 22 Dec. 1939.
In 1882 the family of Georges Delfosse left
Saint-Henri-de-Mascouche to settle in Montreal, where he
studied at the École Saint-Jacques and the Collège de
Saint-Laurent. Recognizing the young man’s obvious
artistic talent, his uncle Philippe Edmond Mount, a
physician, enrolled him in drawing classes taught by
Abbé Joseph Chabert* at the National
Institute of Fine Arts, Sciences, Arts, Trades, and
Industries. In April 1885 the work Delfosse displayed at the institute’s exhibition
attracted attention. His first order book shows that he
began to secure contracts in June of that year. He
continued his studies at the Council of Arts and
Manufactures of the Province of Quebec, where he took
lessons from Louis-Philippe Hébert* and Edmond Dyonnet, and at the
Art Association of Montreal, headed by the artist
William Brymner*, who also taught him.
On 27 Sept. 1890 Le Monde illustré reported
that Delfosse was showing his work at the Exposition des
Beaux-Arts in Montreal. The young artist was described
as a painter of promising talent who “will certainly
succeed in making his name known.” For Delfosse the year
1890 marked the beginning of a fruitful engagement in
religious painting with the execution of a canvas for
the church of Saint-Henri-de-Mascouche. Throughout his
career, he would produce paintings for many churches,
mainly in the province of Quebec (including three for
the church of Saint-Louis-de-France in Montreal, which
was destroyed by fire in January 1933), but also in Ontario and
the United States. In 1891 three of his paintings,
including a likeness of his uncle Philippe, won awards
at the provincial exhibition in Montreal. In June 1896
his portrait of Wilfrid Laurier* – who became prime minister of
Canada on the 23rd of that month – established his
talent for this pictorial genre. According to a note
Delfosse made in his first order book, more than
50,000 people came to see the work as it hung in the
offices of the newspaper Le Soir from
17 June to 2 July. It would then be displayed at the
Society of Arts of Canada in Montreal until December.
In 1900 Delfosse founded the Société Canadienne de
Portraits et de Tableaux à l’Huile; at the studio he
named Art National, he offered his services as a
portraitist to the public with flexible terms of
payment. His first order book, which terminates in 1905,
attests to the popularity of this enterprise from the
beginning of the 20th century. Of note among his
depictions of famous subjects are those of Edward VII,
Sir Lomer Gouin*, and Sir Alexandre Lacoste*, executed in 1902, 1923, and
1928–31 respectively. The artist also turned his hand to
illustration. His drawings appeared in Femmes rêvées by
Albert Ferland* in 1899, in Florence by
Rodolphe Girard the following year, and in the second
edition of Contes
vrais by Pamphile Le May* in 1907.
On 15 May 1908 Delfosse and Aline Contant, who were
newly married, left for Europe on their honeymoon. This
journey gave Delfosse the opportunity to hone his skills
in Paris while frequenting the studio of master painter
Léon Bonnat and taking lessons from Russian artist
Alexei Harlamoff. He worked on the seven historical
scenes that would decorate the side aisles of Montreal’s
cathedral. After a seven-month stay, the couple, who had
been living on Rue de Beaune in the City of Light,
returned to Montreal.
In 1910 Delfosse did the commemorative painting of the
International Eucharistic Congress held in Montreal. His
canvas, La bénédiction
de Montréal, was reproduced as an engraving by La Patrie and
distributed to the newspaper’s subscribers. By this time
Delfosse had earned a solid reputation and had a large
following. Many students came to his studio for his
drawing classes and lessons on motif. The artist also
taught drawing to his young cousin Rita Mount, who in
1920 would paint pictures for the churches of
Sainte-Madeleine (in Rigaud) and St Francis Xavier (in
Renfrew, Ont.) for him. In addition, he initiated into
the arts of drawing and painting both his daughter
Madeleine, who would become a painter, and his wife.
Between 1911 and 1917 the students who came to his
studio included the young artist Rodolphe Duguay*.
In exchange for lessons, Duguay applied broad brush
strokes to his master’s paintings, carved frames, and
accompanied him in his work on the many projects that he
executed in churches, in particular those carried out
under the direction of decorator and painter
Toussaint-Xénophon Renaud. Delfosse’s students also
included painters Narcisse Poirier, Émile Vézina, and
Olivier Beaulieu as well as architect Ludger Venne, all
of whom would distinguish themselves by their art.
In May 1914 Delfosse again travelled to Europe. Accompanied by his wife
and children, he went to Paris, where he painted six of
the pictures for Très-Saint-Nom-de-Jésus church in
Montreal. The Delfosse family lived on Quai de la
Tournelle at the corner of Rue de Pontoise, and the
painter had the use of a studio on Rue Visconti. Forced
to return to Canada in August with the outbreak of World
War I, Delfosse suffered a misadventure in Le Havre,
which he described in his notes on the trip. He was
discovered making a sketch of the Chicago,
the ship that was to take him and his family back to
America. Arrested on suspicion of espionage, he was soon
released so he would not miss the vessel’s departure. On
23 August the Delfosse family disembarked in New York,
and from there they made their way back to Montreal.
In March and April 1917 Delfosse held an exhibition at the Bibliothèque Saint-Sulpice
in Montreal on the theme of Old Montreal, a subject that
would be a distinguishing feature of his career and of
the body of his work.
Among the 55 canvases displayed were La maison de Gédéon de Catalogne [Gédéon (de) Catalogne*], La vieille
église Notre-Dame, and La rue Saint-Amable.
Delfosse, who was later
nicknamed the painter of Old Montreal, attached less
importance to the aesthetic quality of a place than to
its history. With the help of advice from archivist
Édouard-Zotique Massicotte*, he applied himself to the depiction of ancient, little-known, or
lost sites.
For more than 30 years Delfosse lived on Rue Sherbrooke.
In 1924 he had his former student Venne build him a
house with a studio, where he would stay for about a
dozen years. In this residence, which showed the signs
of a certain affluence, he occasionally held shows of
his works (notably, one in October 1925). In 1932 he was apparently the victim of a serious
automobile accident from which he would never recover.
His last commission is dated March 1933.
Delfosse’s output, consisting of more than 3,000 works,
is diverse. It includes paintings, frescoes, murals,
pastels, watercolours, engravings, drawings, portraits,
large religious compositions, and rural and urban
landscapes. It testifies to the special ability the
artist had developed for bringing light into play. Thus,
to quote Denise Brosseau, “he would move from rather
cold colours to warm, highly luminous hues. The sombre
tones borrowed from his religious paintings would often
be pierced by moonlight, a subtle glimmering at the
window.” Delfosse’s artistic legacy is therefore
significant. In the 1980s two important exhibitions
would pay homage to his work. The first, on the theme of
Old Montreal, took place in the metropolis in July and
August 1983. A retrospective of his work was held in Mascouche from 27 to
29 Oct. 1989. Several museums and galleries (such as the
McCord Museum of Canadian History in Montreal and the
National Gallery of Canada in Ottawa) and various other
bodies (the City of Montreal and the Power Corporation
of Canada, for example) own some of Delfosse’s canvases.
The majority of his works, however, are to be found in
the Musée National des Beaux-Arts du Québec, which also
has an archival collection devoted to him. Two streets
in the province are named in his honour: one in
Terrebonne (1997) and the other in the Saint-Laurent
district of Montreal (2010).
Described by Bishop Olivier Maurault* as
a “mercenary artist” (meaning that he was inspired
primarily by monetary gain), Georges Delfosse
nevertheless produced works well known and recognized in
their day that later took their place in Canada’s
artistic heritage. Moreover, as the artist confided to
the Montreal newspaper La Revue
populaire in May 1927, “If there are people …
who do not acknowledge the artistic value of my works,
no one, in any case, can question their historical and
documentary value.”
In collaboration with Jean-Guy
Dagenais
BANQ-CAM, CE605-S17, 8 déc. 1869. FD, Notre-Dame
(Montréal), 26 déc. 1939; Saint-Jacques-le-Majeur,
cathédrale [Saint-Jacques] (Montréal), 14 mai 1908. LAC,
233-34-0, Que., dist. L’Assomption (100), subdist.
Saint-Henri (B), div. 2: 36; R233-35-2, Que., dist.
L’Assomption (88), subdist. Mascouche (B): 6. Musée
National des Beaux-Arts du Québec (Québec), P005 (fonds
Georges-Delfosse).
Private arch., Estelle Piquette-Gareau (Montreal),
Various documents on Georges Delfosse (order books for
the years from 1914 to 1933, travel notes, sketchbooks,
postcards, and newspaper clippings). Le Devoir,
19 mars 1917; 23, 26 déc. 1939. Le Monde illustré (Montréal), 12 août, 9 sept. 1899; 9, 23 mars 1901. Montreal
Daily Star, 6 Jan. 1940. La Patrie,
20 août, 3 sept. 1910; 24 mars 1917; 7 oct. 1925;
21 nov. 1927. Le Petit
Journal (Montréal), 16 janv. 1949. Le Soir (Montréal),
29 juin 1896. Denise Brosseau, “Georges Delfosse,
illustrateur du Vieux Montréal: la collection de l’hôtel
de ville,” Vie des arts (Montréal),
no.105 (hiver 1981–82): 41–43. Georges Delfosse, Le Canada héroïque: tableaux de la
cathédrale de Montréal peints par Georges Delfosse,
1908–1909, É.‑J. Auclair et Albert Ferland, édit. ([Montréal,
1910]). Rodolphe Duguay, Journal,
1907–1927, J.‑G. Dagenais et al., édit.
(Montréal, 2002). Albert Ferland, Femmes rêvées (Montréal,
1899). Rodolphe Girard, Florence:
légende historique, patriotique et nationale (Montréal, 1900). J.‑É. Janelle, “La famille Delfosse,” BRH, 46 (1940): 360–63. Serge Joyal et al., Art canadien, antiquités canadiennes: souvenirs
historiques provenant de successions et collections
diverses dont succession Georges et Madeleine Delfosse … (Montréal,
[1987]). Karel, Dict. des
artistes. LAC, “Post offices and postmasters”: www.bac-lac.gc.ca/eng/discover/postal-heritage-philately/post-offices-postmasters/Pages/post-offices-postmasters.aspx (consulted 11 Oct. 2011). Alfred Laliberté, Les artistes de mon temps, Odette Legendre, édit. (Montréal, 1986). Pamphile
Le May, Contes vrais (2e éd., Montréal, 1907). Lévis Martin, Rodolphe Duguay: pour une mystique du paysage ([Québec], 2004). Olivier Maurault, Charles De Belle et Georges Delfosse: à la mémoire
de deux peintres qui se sont éteints l’an dernier et
dont la disparition a été pour l’art de notre pays une
grande perte (Montréal, 1940); “Georges Delfosse,” RSC, Trans., 3rd ser.,
34 (1940), sect.i: 73–85.
M.‑C. Mirandette et André Vézina, Georges Delfosse, peintre de Mascouche (Mascouche, Québec, 1989).
Daphne Overhill, “Un concert intime: Alexis Contant and
Georges Delfosse” (typescript, Ottawa, 1994; held at
LAC).
Didier
Prioul et al., Les maîtres
canadiens de la collection Power Corporation du Canada:
1850–1950 ([Québec], 1989). Prominent
people of the province of Quebec, 1923–24 (Montreal,
n.d.).
Marc Renaud, Toussaint-Xénophon Renaud, décorateur d’églises et artiste
peintre: élève de Napoléon Bourassa, disciple d’Édouard
Meloche (Outremont [Montréal], Québec, 2006). La vie culturelle à Montréal vers 1900, sous la dir. de Micheline Cambron ([Montréal], 2005). Le Vieux Montréal: exposition historique par Georges Delfosse (catalogue d’exposition, Bibliothèque
Saint-Sulpice, Montréal, 1917). Le Vieux
Montréal seen by Georges Delfosse, ed.
Pierre Laliberté and Bruno Harel (exhibition catalogue,
Montreal, 1983).
Dictionnaire des artistes de l’objet d’art au Québec.
(Https://artistesduquebec.ca/)
Delfosse, Marie-Joseph-Georges (1869–1939)
Autre
nom
Delfosse, Marie Joseph Georges
Formation académique
Art
Association of Montreal
École
des Arts et Métiers (Monument National)
École
de J. Chabert
Institut national des Beaux-arts de Montréal
a
étudié avec
Brymner
Dyonnet
Abbé
Chabert
Groupe
1972,
Studio des Artistes canadiens, St-Hyacinthe, QC
1966 -
Artistes de 1906-1936. 60e anniversaire de Morency
Frères, Montréal, QC du 25 janvier au 25 février 1966
1890
Exposition des Beaux-Arts de Montréal
Musées
et collections
Musée
Laurier
Guides
et dictionnaires
Bernier, Un siècle de peinture p. 70, 88, 89, 113 et 126
Comeau
p. 74
Guide
Vallée 1989 p. 184
Guide
Vallée 1993 p. 380
Karel
p. 224
McMann, Biographical Index... p. 57
Catalogues
La
collection des dessins… p. 18, 101 et 116
Monographies
Boulizon, Paysage... p. 78
Chauvin, Ateliers, p. 169-176
de
Roussan, Repentigny... p. 11
Robert, La peinture au Québec p. 49, 51, 57 et 206
Revues
et articles de journaux
Le
monde illustré : [7e année, no 334 (27 sept. 1890)] p.
339
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